Fumble fumble, quand tu nous tient !!!

Alors que Sire Gwyonn et quelques amis (si si, il en a) lançaient quelques dés sur une table de la cantina, ce fut au tour de notre triste Sire de jouer. Il ne lui manquait plus qu'une suite mineure pour finir la partie en beauté et plumer comme il se doit ses cammarades.

Tous les regards sont figés sur lui, dans l'attente de son lancer. Sire Gwyonn prend son temps, il analyse la rugosité de la table, enfin plutôt la rugosité de la fine couche de matière indéterminée qui en recouvre le plateau. Il étudie la variation de surface sur les dés allant jusqu'à les peser un à un. Les autres joueurs s'impatientent, bien que n'étant pas préssés de le voir jouer (son irrémédiable chance va encore le sauver c'est sur), ils ont hâte de voir enfin cette partie se terminer : surtout qu'ils vont encore prendre un savon en rentrant chez eux vu qu'ils risquent très fortement d'y laisser leur chemise.

Une main se tend vers la table, Sire Gwyonn attrape les dés, les fait rouler au creu de sa main, soufflant dessus d'une halêne déjà si bien chargée qu'on la sentirait presque tomber lourdement sur le sol. Sa main s'élance, s'ouvre majestueusement pour lacher les dés et la c'est la catastrophe....

Une crampe pointe méchamment le bout de son nez pas loin de la quatrième phalange (eh oui, quatres phalanges, ce n'est pas pour rien que les femmes tombent en pamoison devant notre homme) de l'index de notre preu joueur. Géné, il donne malencontreusement un petit coup de poignet au moment de laisser tomber les dés sur la table. Ceux-ci lui échappent. Au ralenti, Sir Gwyonn voit ces petits cubes dorès tomber lentement vers la table, tournant sur eux-mêmes, laissant apparaitre successivement leurs différentes faces chatoyantes et piquetées de petits points noirs.

Alors qu'ils roulent sur la table, Sire Gwyonn sent, au fin fond de ses trippes, que c'est mal parti mais il n'en espère pas moins que les dieux de la chance et du jeu (enfin tout ceux qui vondront bien répondre à ses prières muettes) seront avec lui en ce moment. il n'a pas le choix : il faut bien renflouer les caisses de la régence s'il veut offrir une noces à sa douce qui soit digne de ses si beaux yeux chamarés.

Le premier dé, après plusieurs pirouettes scabreuses, ralenti, ses rebonds résonnent aux oreilles de Gwyonn comme un glâs dans la nuit sombre. Il voit les faces passer : 1... glâs 14... glâs 3... glâs 37... glâs ... le dé semble se figer, hésitant sur la face sur laquelle s'arreter. C'est alors qu'a l'autre bout de la salle quelqu'un se racle la gorge. Tout le monde sursaute et se retourne, le dé en profite pour choisir son camp et s'arrète dans un SCHKLONG bruyant. Doucement, Sire Gwyonn tourne la tête, alors que son regard se pose sur le dé, ses yeux s'aggradissent : 6. Intérieurement, il se dit que c'est dommage, il ne rafflera pas tout mais bon, il a encore une chance de se refaire, il suffit que les autres dés forment un Petit Clomp avec ce 6 et il lui restera encore un tour pour gagner.

Pendant les élucubrations intérieures de Sire Gwyonn, les deux autres dés en ont profité pour faire leur petit bonhomme de chemin, valsant de concert sur le gras de la table. Chassant les vapeurs d'alcool qui lui embrumment l'esprit, Sir Gwyonn se décide à regarder le deuxième dé avec appréhension. De toute façon, il y a très peu de chance pour que cela tourne mal, se dit-il. Comme si le deuxième dé l'avait entendu, il décide de choisir ce moment propice pour arréter sa danse endiablée. La gorge de Sire Gwyonn se serre, il a du mal à déglutir et sent son visage rougir par manque d'air (et par trop plein d'alcool mais cela est une autre histoire) : e"ncore un 6. Non franchement là ce n'est pas son jour, il aurait du rester couché ce midi.

Pourtant l'idée n'avait pas été bête, jouer avec des dés à 1000 faces, ça limite la casse mais augmente les gains. Et les gens se sont bousculés pour venir à la table. Il n'aurait jamais du croiser ce chat noir, et encore moins lui flanquer un coup à vous l'envoyer valdinguer à une bonne trentaine de Klicks de là. Mais bon Sire Gwyonn n'est pas superstitieux, encore moins croyant mais en ce moment précis, il n'a de cesse de formuler des prières bien maladroites à toutes les divinités dont les noms lui passent par la tête. Il a encore 999 chances sur 1000 pour que tout se passe bien, enfin pour minimiser les pertes qu'il risque d'avoir ; rien n'est perdu.

Le troisième dé roule encore, semblant doué d'une vie propre. Il donne même l'impression de vouloir accélérer, histoire de donner un peu plus de piquant à l'insoutenable expectative de l'attroupement qui s'est créé autour de la table de jeu. Le voila qui tombe de la table, tout le monde retient son souffle et la marée humaine s'écarte pour ne pas le géner comme une vague se brisant sur un rocher acéré. Et c'est alors qu'il... ... tombe dans un trou du plancher. Un soupir audible à plus de 100m se fait entendre alors que tout le monde reprend son souffle.
- Bon, ben on ne saura pas comment cela finit, dit une voix dans l'assistance.

Alors que tout le monde s'en retourne vers sa place, on entend une petite voix crier :
- Si je trouve le SHKLIRKKK qui vient de me pourrir ma soupe...
Plus un bruit, les gens se tournent en tout sens pour savoir qui vient de parler. Puis avisant le trou, on voit apparaitre un museau grisâtre, bientôt suivi par le reste du corps d'une souris à l'air revêche, le dé coincé entre les pattes avant. Sire Gwyonn se penche et reprend son dé :
- Bon, ben je n'ai plus qu'a recommencer mon jet, non ?
Les autres joueurs se regardent, puis l'un d'eux se penche vers la souris et demande :
- Vous ne sauriez pas par hasard sur quel face le dé est tombé, petite souris ?
- Ne me parles pas comme à une idiote, répond-elle passablement ennervée. Et oui je le sais, c'était un 6, pourquoi ?
- Non non non non, répète inlassablement Sire Gwyonn. On ne va tout de même pas croire une souris !

C'est alors que la porte de la cantina s'ouvre avec fracas, une bordée de moines entrent et sécurisent la pièce, interdisant à quiconque de sortir. Une ombre se profile dans l'embrasure de la porte, s'allongeant au fur et à mesure qu'elle se rapproche. Et c'est alors qu'il apparaît, pas plus haut qu'un demi fût de verdonien (couché par terre) : le grand prêtre de l'Eminent Temple de l'Astre Limpide.
- Sir Gwyonn, en vertu de l'article 16-A-45 du code des Grandes Sociétés Presques Secrêtes alinéa 3 paragraphe 67, je vous demande de me suivre sans faire de problème. Vous êtes soupçonné de Fumble avec Circonstances Aggravantes, et vous devez être placé en Ghard'avu pour déterminer les raisons de cela. Si Il est prouvé que vous avez été maudit (il le crache carrément ce mot) par l'une de nos Très Hautes Divinités (à ces mots les prêtres font une genuflexion inversée à rotation 3/4), vous serez condamné à perdre tous vos droits de régence et devrez intégrer l'Ordre des Maudits Moines Branque pour expier vos fautes au sein du Grand Monastère de l'Autoflagellation Mentale et Corporelle. En faisant, de plus, voeu de chasteté, cela va sans dire !

Chasteté? Ah bon?

Se tournant vers Dame Camel, le grand prêtre reprit, son regard fixé avec insistance sur Sire Gwyonn :
- Oui ma Dame, ainsi qu'il est écrit dans les Textes Sacrés que nous ont laissés nos Très Hautes Divinités (et bis pour la genuflexion inversée à rotation 3/4 des prêtres présents), nous devons nous saisir de cette homme afin de voir si le signe du Malin est inscrit dans son âme de pécheur. Dans l'affirmative, ce qui arrive assez souvent ma foi, il devra se laver de tout péché dans une vie d'abstinence de quelque plaisir que cela soit. Et à ce que je voit des fût présents autour de sa table, il n'aura pas assez du temps qu'il lui reste à vivre.

S'arrachant des mains de ses geôliers, Sire Gwyonn se précipite vers Dame Camel :
- Ne croyez pas à toutes les fadaises que peuvent vous dire ces vieux croulants d'une religion démodée. Ne voyez-vous donc pas que c'est un coup monté pour mettre un de leur pantin sur le trône.
Sur un signe du Grand Prêtre, les sus-cités geôliers le rejoignirent et empoignèrent Sire Gwyonn. Le trainant lentement vers la sortie de la cantina.
- Ils jalousent mon pouvoir et ma notoriété, tout ce qui les intéresse c'est le trône.
Alors qu'il passait la porte, Sire Gwyonn eut le temps de lancer un dernier regard vers sa douce bien aimée et les yeux brillants de larmes trop longtemps contenues, il murmura : Je reviendrai, je vous le promet. Je vous ai.... Et c'est alors que les hommes du Grand Prêtre le baillonnèrent.

Aussi vite qu'ils étaient arrivés, les prêtres s'en allèrent et quelques instants plus tard, on entendit au loin le bruit d'une navette en train de décoller.

Un silence ahuri suivit le départ des prêtres et du Sire Gwyonn baillonné pas les soins de ceux-ci. Le cerveau ralenti par l'alcool déjà imbibé, un bon nombre des amis dudit sire mirent un certain moment à réagir. Dame Eredena, le regard embrumé par une future contrariété d'autant plus terrible qu'elle était lente à monter, finit par demander en parlant très lentement :
"Dites-moi, chers et braves compagnons de festoiement, si mes yeux déjà embués par la joie d'une douce ivresse ne m'ont point trompée : je viens bien de voir notre ami kidnappé par une horde de vieux épouvantails en robe de bure?
- Hélas, trois fois hélas...
- Fumble, fumble, quand tu nous tiens !
- Ô rage, o désespoir, o vieillesse ennemie ! N'aurais-je donc vécu que pour cette...
- Oui, bon ben ça va, on va pas refaire tout Corneille, hein !
- J'ai une idée... finit par marmonner Dame Eredena, le regard plongé dans les abysses les plus profonds (d'ivresse ou de reflexion, voilà qui était difficile à déterminer)
Même prononcée à voix basse, cette phrase rarissime eu le don de plonger la cantina dans le silence le plus attentif. Dame Eredena se leva, ramassa son fusil-laser qui traînait toujours dans les parages, et s'exclama :
"On va aller le chercher et le ramener ici !
Des vivats saluèrent ce plan machiavélique déstiné sans le moindre doute à contrer l'autoritarisme galopant d'une organisation religieuse, presque assurément sectaire, dont l'emprise tentaculaire sur le vaste monde commençait à se faire sentir par trop souvent au gout des dirigeants divers de ce vaste univers. Dans un joyeux bazar, l'intégralité des clients, dirigeants planétaires ou pas, sobre mais surtout ivres, marchant ou rampant, porteurs d'une arme ou de leur simple bonne volonté, sortit de la cantina en entonnant des chants belliqueux.
"Si on se dépêche, on peut les rattraper!" cria un optimiste

Ne connaissant pas les projets fous de l'assemblée menée par Dame Eredena, Sire Gwyonn prenait son mal en patience et ressassait des idées plein la tête :
- cet orchidoclaste d'oligophrénarche ne sait pas ce qu'il risque à s'en prendre à un homme de la stature du Régent, j'ai des amis moi monsieur le nabot de grand prêtre, enfin j'èspère... Je dois reconnaitre que je n'ai pas été des plus pastacircopyge aujourd'hui mais bon, de là à vouloir me chiper mon trône comme si de rien n'était. Vont en entendre parler les couillons des services de sécurité. Enfin ce n'est pas le pire, le trône n'est rien. Je serais prêt à le leur laisser s'il n'y avait cette histoire de chasteté.
- C'est fini de marmonner la dedans, dit un garde à travers la porte des quartiers qui lui tenaient lieu de cellule.

Voulant jouer le tout pour le tout, Sire Gwyonn s'approche de la porte et tente de soudoyer le garde. Mais celui-ci ayant suivi sa partie de Glasht'ok, il sait que les niveaux financiers des comptes de Sire Gwyonn sont au plus bas.
- Dites-moi au moins où l'on m'emmène
- Ca ne vous avancera à rien, de toute façon le temple se trouve sur une planète qui n'est référencée sur aucune carte
Sire Gwyonn se rassit sur la banquette lui tenant lieu de couchage, tout n'était-il pas aussi noir qu'il y paraissait, il sait au moins tous les endroits où il ne se trouvera pas lorsque la navette atterira.

Après plusieurs jours de voyage (et une aussi longue carence de douche), Sire Gwyonn sentit les vibrations de la carlingue se moduler pour filer à tout va dans les aigus : Tient, on atteri.... Un peu violement, il fut sorti de sa cabine et emmené sans ménage à l'extérieur. Enfi, était-ce vraiment l'extérieur ? La sombritude de l'endroit lui permettait à peine de voir où il posait les pieds malgré les projecteurs de la navette. Se ressaisissant, il se mit à réfléchir et dans une explosion de neurones (digne des meilleurs idées d'une Gudrune), il vit enfin la raison de cette dense obscurité : Ils se trouvaient dans un non-espace... Pourtant, tout ses sens (sauf la vue) lui indiquaient qu'il se trouvait bien sur une planète... Ce n'est pas possible, un non-espace de cette taille... non...
- Mon très cher régent, je vois à votre tête que vous venez de deviner où vous vous trouviez, lui dit le Grand Prêtre qui se tenait près de lui.

La flotille de vaisseaux qui suivait la navette où Sir Gwyonn se trouvait enfermé se posait tout un tas de question. Enfin, plus exactement, les gens à bord se les posaient.
La technoépouse, nommée bras gauche d'Eredena (elle était définitivement trop maladroite pour jouer le rôle de bras droit) s'approcha de la Matriarche, revenant du poste de contrôle:
"On a un souci..."
"Ah?"
"D'après les calculs de l'intelligence artificielle, la route qu'ils empruntent n'amène nulle part."
"Vous êtes sure?"
"Enfin, pas exactement. En fait c'est un endroit connu pour les disparitions de vaisseaux: l'octogone des Bairm'Hud."
"Hmm..."
L'assemblée, quasiment dégrisée après ces quelques jours de voyage prit un air soucieux, on vit même certains se gratter la tête comme pour chasser les molécules d'alcool qui ralentissaient encore leur réflexion. Et puis, chacun se souvint de Dame CAMEL: devant ce spectacle d'horreur, elle tomba évanouie et rien ni personne n'avait pu la réveiller depuis lors.
Eredena se leva soudain et se fendit d'un discour enflammé:
"Il ne sera pas dit que les membres de la technoconfrérie auront abandonné l'un des leurs face au danger! Mes amis je vous le dit, nous sauverons Gwyonn Bach ou nous mourront en essayant!"
Elle se rassit ensuite précipitemment: la table commençait à tanguer un peu trop fort à son gout, un reliquat d'ivresse probablement.
Tous le monde murmura son assentiment. Et, la technoépouse, dans le but de fortifier cette noble décision s'exclama:
"Buvons un verre mes frères, en l'honneur de ce noble héros capturés sournoisement par des fanatiques arriérés!"[/i]

Après différentes réunion et conseils divers dignes des plus grandes assemblée. Il fut décidé de suivre la flotte vaille que vaille, même si elle devait mener nul part. Les liens qui unissaient les membres de la confrérie étaient trop forts pour qu'ils abandonnent un des leurs. Qui plus est un des leurs qui leur devait de l'argent.

La flotte se mit en position de combat et fonça dans ce no man's land de l'espace.

Après plusieurs minutes d'angoisse intense et de voyage psychédélique façon 2001 l'Odyssée de l'espace, ils se retrouvèrent dans un endroit incroyable. C'était à la fois immense et minuscule. Gigantesque et trop étroit. Devant ce paradoxe d'épiménide matériel. La flotte fut d'abord désemparée. Mais le bon point c'est que tout le monde était encore vivant...

Fondu enchainé sur la cour de ce qui semble être un palais très imposant. La caméra survolle les bâtiments : on peut apercevoir des gens discutant en petits groupes dispersés.
La caméra se fixe sur l'un d'eux en particulier, l'image est floue et lointaine. Mise au point : on peut distinguer deux gardes encadrant un prisonnier, celui-ci est reconnaissable aux chaines qui pendent de ses poignets et de ses chevilles. Les gardes le titillent pour qu'il avance plus vite, l'homme trébuche et tombe à terre.
La caméra zoome sur eux : un garde le relève et le pousse sans ménagement en avant :
- Avance !!! Si tu nous fais arriver en retard à l'audience, il t'en cuira lorsque l'on retournera à la prison.
- Grmmmbblll, répond l'homme qui ne peut rien articuler de mieux à cause du baillon qui entrave sa bouche.
La caméra s'arrète sur le visage du prisonnier : On peut voir les échymoses dues aux mauvais traitements qu'il a subis. Malgré ses paupières tuméfiées, on remarque encore une étincelle de détermination au fond de ses pupilles.
Voix off, on entend les pensées de l'homme :
- Attendez un peu que je sorte de là... Il faut que je trouve un moyen de m'échapper... Non, ce n'est peut-être pas ce que j'ai de mieux à faire, connaissant le grand prêtre, il a du sapper ma réputation auprès du peuple, je dois prouver mon innocence. Si au moins je savais qui est derrière ce complot !. L'homme lève les yeux au ciel : Ma douce, ne croyez pas tout ce qu'ils pourront raconter à mon sujet.

La caméra pivote, elle se trouve maintenant derrière les trois hommes et les suit : on peut voir les autres groupes chuchotter entre eux et les suivre du regard. Ils s'approchent de l'entrée du bâtiment, il y a un grand escalier taché de sang menant à la porte. Un des gardes frappe le prisonnier à l'arrière du genou, celui-ci tombe à terre :
- A genou pour monter au temple, chien !!! Tu ne crois tout de même pas que tu vas entrer ici comme n'importe quel dignitaire !

La caméra suit le regard du prisonnier : on voit, avec l'effet de perspective, l'escalier s'aggrandir d'un nombre incalculable de marches. Dans un soupir résigné l'homme commence à monter.

Depuis son vaisseau amiral, l'Impératrice Eredena ne cesse d'aboyer des ordres, d'écouter d'une oreille les communications des autres dirigeants tout en dictant elle-même des communications. Harold, Premier Majordome de la Cour qui suit la souveraine dans tous ses déplacements, porte une main à son implant neural et annonce:
"Réunion holographique avec tous les commandants de flotte dans deux minutes trente.
- Harold vous me branchez le réseau holo. Capitain, qu'on mette sous énergie les batteries offensives, passez les 8 boucliers avant à puissance maximale, de toute façon vu qu'on ne sait pas où on est ça ne risque pas grand chose. Mettez la flotte en formation d'attaque et envoyez des chasseurs en reconnaissance. Je veux que...
- Connection! cria Harold.
Devant le siège de commandement de l'Impératrice, les projecteurs holographiques sortent du sol, et se mettent en route avec un léger grésillement. L'image de tous les souverains de la Téchnoconfrérie participant à l'expédition apparait tour à tour, crépitant légèrement au début. Certains étaient assis dans des trônes, d'autres debouts au milieu d'une passerelle tactique très agitée, certains n'avaient visiblement pas vus que la connection était enclenchée et continuaient à hurler sur leurs pauvres subordonnés. Tous ont, depuis leur vaisseau, la même vision de leurs voisins réunis en cercle.
"Grosse question à dix mille futs de verdonien : qu'est-ce qu'on fait?
- Faudrait déjà savoir où on est... marmonne un esprit sensé.
- D'après les relevés et les calculs de l'ordinateur de bord, nous ne sommes nul part ! annonce fièrement Kerdja Quan avec son habituel sourire ravi, qui disparait quand elle voit la tronche que tirent certains.
- M'enfin ça doit bien être quelque part vu qu'on y est, on peut pas être nul part, c'est débile..."
Un silence terrible suit, et soudain une toute petite voix suggère :
"On serait peut-être dans un non-espace..."
Tout le monde prend un air de réflexion intense, avant de le faire suivre d'une expression d'illumination intellectuelle évidente :mais bien sûr, un non espace! C'est pour ça qu'il n'y a rien sur les cartes : cet endroit n'est pas sensé exister !
Au même instant, tous les souverains tournent la tête vers un interlocuteur que ne reproduit pas leur champ holographique, ou penchent la tête pour écouter un quelconque implant, voire sortent leur cornet en argent dans lequel un officier de transmission vient hurler quelque chose. Dame Eredena prend la parole
"Les éclaireurs viennent de rentrer. Ils signalent une cité batie sur plate-forme dans le non-espace, dominée par un palais colossal. C'est probablement ce que nous cherchons.
- Bon, ben on pilonne tout et on rentre à la maison!"
Du fond d'une coursive très lointaine, retransmis par on ne sait quel moyen, un hurlement épouvantable provenant de la gorge délicate de Dame Camel fait dresser les cheveux à l'assemblée:
"AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARRRRRGGGHHH!
- D'un autre côté, on était venu chercher Gwyonn pour le ramener en vie.
- Ouais, il nous doit de l'argent, cet enfoiré! s'exclame le Baron Archibald, conforté par des murmures d'approbation de tous les autres.
- D'accord. Bon, ben je ne vois qu'une solution: assaut planétaire !suggère l'Impératrice. On descend, on récupère notre poète, on casse tout histoire d'apprendre la politesse à ces rustres, et on rentre fêter notre victoire à la cantina. D'autres idées?"

"- Moi ça me parait un très bon plan". Répondit le baron pour qui la tactique n'était pas de mise. surtout lorsqu'il s'agissait de cogner de l'inquisiteur.

Les autres dirigeants approuvèrent le siège. Il était primordial de retrouver l'otage en vie sinon l'alliance perdait non seulement un membre influent mais également un ami et se retrouvait avec une éponge larmoyante par dessus le marché.

Après quelques heures de manoeuvres et d'ordres diuers, la flotte se mit en position pour assiéger la planète afin de libérer l'otage. Une tension palpable parcourait les dirigeants qui savaient que tout se jouerais dans les heures à venir. Et ils ne savaient toujours pas si leur compagnon était en vie.

Dame CAMEL après avoir poussé ce cri déchirant (un rêve désagréable à propos d'une marmite, dans laquelle se trouvait une paysanne et un cochon, qui lui écrasait les orteils avec son pied en fonte) retomba dans sa torpeur.
L'armada de vaisseaux s'approchait de la planète, les boucliers activée et les écrans de brouillage tournant à plein régime. Un immense espace dégagé s'ouvrait devant le temple. Aussi rapidement que possible, les navettes débarquèrent leurs occupants, altesses en tête.
Kerdja quan, conduisant son glisseur d'une main et tripotant son communicateur de l'autre réussit à éviter une collision avec Le baron de justesse:
"Mes amis, à l'assaut de ce temple de barbares!!A la rescousse de Gwyonn Bach, et, pour vous donner du coeur au ventre songez à CAMEL et à vos portefeuilles!"
La foule armée jusqu'aux dents se rua à l'assaut des 666 marches menant à la porte principale.

Pendant ce temps là, dans les tréfonds des dédales labyrinthiques formés par la plétore de couloirs et de salles du temple, le Grand Prêtre attendait avec impatience l'arrivée de Sire Gwyonn. Il avait eu vent de quelques escarmouches dues à une bande d'ivrognes athés mais il ne se faisait pas de souci sur l'issu de celles-ci : ses IFD (incapaciteurs de foules en délire) feront fi de ces quelques moustiques. En plus, puis cela lui permettra de tester le nouveau réglage : Apocalypse. Il adorait ce nom...

Après de longues heures d'avilissements et de tortures mentales et physiques, Sire Gwyon arriva au terme de ses suplices. La loque sanguinolente qu'il était devenu fut propulsée, plus qu'elle ne s'avança d'elle-même, vers l'autel devant lequel se tenait le grand prêtre.
- Ah, très cher ami. Vous voici enfin devant nous.
Sire Gwyonn, dont aucun muscle ne pouvait se mouvoir tellement ils étaient tétanisés par la douleur, ne put lui répondre que par un méprisant silence. Il n'aspirait qu'à une chose : qu'ils en finissent vite avec son calvaire pour enfin être laissé en paix.
- He bien, où est donc passée votre morgue légendaire envers les représentants de l'autorité suprême ? Je vous ai connu plus prolixe mon cher... Je sais ce que vous pensez, vous voulez en finir une fois pour toute. Rien de plus simple, quelques petites signatures au bas de ces pages et vous pourrez enfin vous reposer... a jamais...

Dans l'état dans lequel il se trouvait, cette proposition lui sembla des plus alléchante; il n'aurait qu'un regret : mourir loin de celle qu'il aime. Rassemblant ses dernières forces, il se traina vers l'autel. Puis se redressant difficilement, il tendit la main pour saisir la plume que lui présentait le grand prêtre.

La plume s'approcha lentement du funeste document qui scelerait le destin de son signataire. C'est à ce moment que les deux gardes qui entourait Sire Gwyèonn s'écroulèrent. Leur crâne fumant ayant subit des impacts de fusils lasers lancés par deux membres de la confrérie qui investissait à présent le bâtiment. Les dirigeant arrivèrent uns à uns alertés par les tireurs qui n'étaient autres que Camel et Eredena.

C'est alors que Le Baron demanda au grand prêtre:
- C'en est fini de vous. Quoi que vous comptiez faire de notre ami.

Camel se précipita dans les bras de son bien aimé qui n'avais même plus la force de se tenir debout tandis que les autres dirigeants bloquaient toutes les issues possibles.

La technoépouse arriva précipitemment sur les lieux, trébucha sur un des gardes morts, repris son équilibre tant bien que mal:
"Ils arrivent!"
"Qui?"
"Les gardes."

Camel passa son bras autour de son cher et tendre et l'aida à chanceler jusqu'à l'autel derrière lequel il se mit à l'abri. Eredena regarda par la baie vitrée: une marée d'hommes en uniformes encerclait rapidement le temple. Manifestement, les équipages des navettes résistaient encore pour défendre ces dernières mais ils faiblissaient visiblement.

La tension monta d'un cran quand des bruits de pas se firent entendre. Ils se rapprochèrent: un coup de blaster résonna...

Au détour d'un couloir, il tombèrent sur le corps ensanglanté d'un de leur compagnon.

- Ha Ha Ha Ha, ricannat sombrement le grand prêtre. Croyez-vous que vous vous en tireriez à si bon compte..., puis il pressa un bouton près de lui.

Alors qu'un cylindre étincellant descendait autour du grand prêtre, tout un tas d'appareillages plus compliqués les uns que les autres apparaissaient aux différents coins de la salle. Un bourdonnement se fit tout d'abord sentir au plus profond des trippes de toutes les personnes présentes. Puis ce bourdonnement se transforma en un sifflement suraigu vrillant leurs tympans. Tout le monde se retrouva à genou à terre (sauf le grand prêtre bien sur), plaquant leurs mains sur leurs oreilles bien que cela ne changea en rien la douleur.

Un hologramme commença à se former au centre de la pièce. D'une forme indétèrminée, il chatoyait de mille couleurs. Il se mit à bouger dans un mouvement hypnotique, le son se mua en un lancinant grondement dont les évolutions dans les gammes aigues et graves allaient de pairs avec les mouvement de l'hologramme. Plus personne ne pouvait détourner les yeux de ce spectacle. Même Dame Eredena, dont la rage meurtrière s'était évaporée en un instant, se balançait en rythme.

Puis tout s'arréta, les gens commencèrent à reprendre leurs esprits, le grand prêtre un peu étonné. C'est alors qu'un nouvel hologramme se forma. Sur un fond bleu délavé, on pu voir s'inscrire :

Code:

*** STOP : 0x0004d20d 0x98afe20c
Illegal instruction, power transfert failure

dumping memory
.................................................................
memory empty

System restart failure... Abort... Abort...

The software company apologies for this. If problem persists, please contact MygrauChofte

Une sirène retentit et dans un crachotement tuberculeux, les heut-parleurs lancèrent :
Attention Attention, ceci n'est pas un exercice. Mode Apocalypse initiè à la demande du grand prêtre. En raison de transfert insuffisant d'énèrgie, ce système va s'autodétruire.
Je ne le répèterai pas : Barrez-vous ça va péter dans ... 10 ... 9 ... ... ...
Internal Clock Error, Major Failure, Please Standby : Initiate Emergency Protocol
15 ... 5 ... 253 ... 4 ...
Internal Clock Error, Major Failure, Please Standby : Initiate Emergency Protocol
4 ... 4 ... 4 ... 985366456 ... 10 ... 11 ...

Il y a comme un blanc, une espèce de silence ahuri où tout le monde se demande ce qui vient de se passer. Le Grand Prêtre a l'air vachement emmerdé et commence à faire quelques pas en arrière, amorce un demi-tour et s'arrête très exactement au moment où il se retrouve nez à nez avec le laser d'assaut lourd de Dame Eredena. Le canon de l'arme est même si près qu'il est obligé de loucher pour bien voir ce qu'il en est.
Sire Gwyonn, reprenant le premier ses esprits, trouve le moyen de ricaner entre les morceaux de dents qui lui restent :
"Fumble, fumble, quand tu nous tiens...
- Maudit soit MygrauChofte et ses concepteurs jusqu'à la fin des temps ! hurle le Grand Prêtre en brandissant un poing vengeur vers le ciel.
- Arrête de gigoter, bonhomme, sinon je vais faire moi aussi un fumble en retenage de doigt sur la gachette... menace Eredena. Chers amis, accessoirement nous sommes très bien placés pour faire du tir au pigeon par les baies, d'ici on une vue plongeante sur les gardes qui canardent nos navettes.
- Vous n'oserez pas ! piaule le Grand Prêtre
- On va se gêner !
- Pousse-toi, moi d'abord !
- Arrêtez, y aura de la place pour tout le monde!
- Suffit, là-derrière...
- Sept d'un coup!
- Et une grenade plasma ! Et deux ! Et trois!
- Hé, laisse-en un peu pour les autres!
- Et si je lance ça, ça fait quoi.... oh la belle bleue !"
Le Grand Prêtre se serait bien esquivé mais le canon toujours pointé sur son nez lui parait assez dissuasif de toute tentative de fuite. Tranquillement, l'Impératrice a allumé un cigare et le fume en savourant visiblement, tout en surveillant du coin de l'oeil ses compagnons et en comptant les points. En bas, le massacre est intégral. Voyant qu'ils sont soutenus par une nouvelle vague d'attaque prenant la garde sacerdotale par surprise et par derrière, les équipages des navettes un instant faiblissant s'en donnent à coeur joie.
"Bon, ben je crois qu'on peut y aller... dit finalement la Pupuce. Y a vraiment plus grand monde en bas.
- Et lui, qu'est-ce qu'on en fait? demande Camel en désignant le Grand Prêtre d'un regard vengeur.
- J'ai une idée marrante, dit doucement l'Impératrice avec un sourire tendre."

Les gardes encore vivants dans la grande cour ont la surprise d'entendre, au milieu du silence cataclysmique, des hurlements et des imprécations.
Puis, un cri enthousiaste :
"Poule!
- C'est quoi cette histoire de volaille? marmonne un agonisant."
Passe soudain, jaillissant des étages, le grand prêtre volant qui hurle alors qu'il parcourt une magnifique ellipse. Du haut de l'immeuble jaillit un cri vengeur aussitôt suivi par une salve terrible de tout un tas d'armes:
"A mort sale picard!"
Le hurlement du Grand Prêtre, qui amorçait la courbe descendante de son ellipse, se tait soudain au moment exact où un rayon de laser d'assaut, jailli du même étage que le prêtre même, transforme celui-ci en une pluie assez immonde de débris humain. Des applaudissements enthousiastes retentissent dans le bâtiment.
"Joli tir, ma chère !
- Merci ... répondit Eredena. Bon, assez joué, on s'en va..."

Les Altesses présentes sortirent de la pièce en formant une protection pour le pauvre Gwyonn. Toujours soutenu par Dame Camel, il avançait lentement, semblant devoir s'effondrer à chaque pas.
Kerdja qui marchait en tête du cortège s'arrêta brusquement à quelques mêtres d'une intersection et leur fit signe de se taire et de se plaquer contre le mur. Une dizaine de gardes arrivait au pas de course pour voir qui jouait au tir-au-pigeon avec leur Grand-Prêtre. De son premier coup de blaster, elle abattit le chef de la petite troupe. Surpris, les autres soldats se mirent à couvert dans une coursive transversale et firent feu à peu près vers leurs assaillants
. Eredena demanda aimablement au Baron:
"Auriez vous la gentillesse de faire passer un grenade à plasma à la pupuce?"
"Est-ce bien raisonnable?" murmura-t-il en s'exécutant malgré tout.
La scène était digne des meilleurs films d'action: la pupuce dégoupilla la grenade avec les dents, la lança (la grenade s'empressa de faire un ROLLROLLROLL très réussi). Le Baron et Camel comptèrent ensemble 1...2...3...

BRAOURF

La Technoépouse s'avança tranquillement jusqu'à ce qui restait de la troupe.
"Beuark, il y a un bras qu'a attéri sur un halogène cassé et il grésille à cause du courant..."
Gwyonn retint de justesse un haut le coeur et ils continuèrent leur progression vers la sortie.

Alors que tout le monde se dirigeait vaillament vers la sortie, la voix crachotante des haut-parleurs reprit :
Internal Clock Reboot ... Ok
All systems in nominal status...
Loopback on final countdown initiated...
...
...
Attention, Attention, reprise immédiate du compte-à-rebours
Autodestruction dans ...
A combien j'en étais déjà ?... Ah oui... 5 secondes
4


Alors que tous sentaient leur fin approcher, quelqu'un dans l'assemblée lança : He, Elle en était pas plutôt à 500 avant de planter ? Et la voix de lui répondre :
3... 2... Ha, vous êtes sur ?
Sentant une occasion à ne pas rater, Dame Eredena lui rétorqua Ben Oui, tout le monde est d'accord là dessus en lançant un regard lourd de sous-entendus à la foule qui s'empressa de lancer des Oui et des tout à fait à tout va.
Bon ben si vous le dites...
500...
499...


Comme un seul homme, la foule s'ébranla à nouveau. Dame Eredena en tête fusillant du regard tous les gardes qu'elle croisait (avant de les fusiller tout bonnement avec son arme juste après). Dans la salle, la voix continuait de lancer :

450...
449...
...
Heu, il y a encore quelqu'un ???
447...
446...
...
Youhou, vous êtes où, tous ?
444...
443...
...
He, n'oubliez pas de sauver la voix. Je veux pas rester là toute seule....
441...
440...
...
Pfff, toujours pareil, on vous programme pour informer les gens et ils n'ont aucune reconnaissance....
438...
437...
...
Tiens, pourquoi je me casse la tête, de toute façon personne ne m'écoute...
...
...
M'en fous, comme ça je compte dans ma tête et ils sauront pas où j'en suis

Le groupe des dirigeants divers et variés trainant avec eux un Gwyonn pas très frais arrivait enfin près de la grande cour. La Pupuce, en tête, jeta un coup d'oeil prudent et marmonna:
"Il y a un truc blanc suspect qui s'agite, du côté là-bas, mais je vois pas bien ce que c'est...
- Pardon, faites excuse, pardon..." dit Eredena en écrasant quelque pieds pour passer devant tout le monde.
Sans même prendre la peine de viser vraiment, elle shoote au laser le truc blanc suspect qui s'agite. Puis, prise d'un doute, elle enclenche le mode review dans le viseur intégré de son casque, et annonce au bout d'une ou deux secondes:
"Ah zut, c'était un drapeau blanc...
- Youhou, y a des survivants? crie la Pupuce
Quelques gardes en pas trop bon état émergent de derrière le cratère qui a pulvérisé la moitié des survivants autour du drapeau blanc.
"On en fait quoi? demande quelqu'un.
- Oyez, oyez ! Dans pas longtemps, un truc chose apocalypse va se déclencher et ça ne me paraît pas terrible. Y en a-t-il qui veulent se sacrifier aux divinités de la poisse, ou préfèrez-vous embarquer avec nous? demande la Pupuce.
- T'es malade ! s'exclame Camel en flanquant un grand coup de coude à la Téchnoépouse, qui se retourne et lui colle un grande claque.
- On vous emmène, mais à une condition ! précise la Pupuce. Vous vous mettrez au service exclusif du Sire Gwyonn qui fut très gravement offensé par votre ordre, et ne serez libérés de votre servitude que le jour où il le décidera."
Les gardes hésitent. En même temps, des hauts-parleurs grésillants ( incroyables ils fonctionnent encore) se mettent à hurler :
"Première phase de l'autodestruction en chargement. Projection de rayon gamma imminente. Les personnes autorisées sont priées de bien vouloir évacuer la base. Je répète...
- Jamais vu un ordinateur aussi con ! s'exclame Eredena. Ah je félicite pas les concepteurs..."
Finalement les vaincus sont vachement d'accord pour servir Sire Gwyonn, la garde se rend et ne meurt pas. Elle embarque en courant dans les navettes derrière les dirigeants. Tout le monde a l'air très pressé, les pilotes se font hurler dessus, et enfin toutes les vaisseaux décollent presque en même temps, dans un rugissement terrible.

Zoom arrière de la caméra.
Vision de la planète avec tous les vaisseaux de la flotte la quittant.
Grand silence.
Les vaisseaux paraissent ne faire aucun bruit et en même temps semblent être lancés à pleine vitesse.
Le silence infini du non espace.
La planète semble sans vie. vide.
Le non espace encore plus vide que l'espace. Monde sans dimension et en même temps intégrant toutes les dimensions.
La flotte s'éloigne...
La planète....
Le silence...
Le vide...

Puis....

Une explosion immense. Gigantesque, assourdissante qui emplit tout le non espace. Elle va rattraper la flotte qui se presse.
Un souffle puissant, incroyable. Le souffle de l'Apocalypse.
La flotte se presse.
Tous les moniteurs s'affolent. La tension est à son maximum parmis les dirigeants de la flotte.
Puis le calaclysme stop auusitôt qu'il est apparu, comme aspiré en son centre.

Le silence....
Le non espace....
La flotte....
Mais plus de planète....

"Hem hem"
...
"Bon, on va pas passer la journée à regarder par la baie: on ne voit rien du tout dans un non espace."
"Oui, pour une fois elle a raison."

Notre fine équipe se décida donc à reprendre ses activités: Gwyonn dormait, Camel le veillait, Eredena donnait des ordres à son majordome en fumant son cigare,le baron effectuait de complexes exercices physiques en compagnie de sa masseuse personnelle, la Technoépouse faisait on ne savait pas trop quoi on ne savait pas trop où.

Alors que les robots finissaient de faire le ménage, les communicateurs transmirent un message en provenance d'un des vaisseaux de la flotte :
- Dites, ce ne serait pas pour jouer les paranoïaques, mais c'est normal ce qui se passe derrière nous ?
A ces mots, Dame Eredena lançant les ordres nécessaires pour avoir le non-espace en visuel. Lorsque ce fut fait, tout le monde frémit à la vue de ce qui se passait. Alors que la flotte s'éloignait, les étoiles semblait former une rondes autour de l'emplacement du non-espace, les plus proches finissant englouties par celui-ci.
- La voix n'avait pas parlé d'un mode Apocalypse ? demanda la Technoépouse. Quelqu'un saurait-il comment est décrite cette apocalypse dans les pseudo-textes sacrés de je ne sais plus trop quel bondieuserie du Grand Prêtre ?
- Que tous les vaisseaux scannent la zones et essayent de déterminer ce qui se passe. Lança Dame Eredena.

Après quelques minutes d'une attente angoissée, le second du vaisseau amiral s'approcha :
- Nous venons de recevoir les premiers rapports, il semblerait que le non-espace se rétracte sur lui-même, d'où le fait qu'une anomalie spatio-temporelle soit en formation.
- Bah, on en a vu d'autres dit le baron.
- Oui mais elle s'étend... ... plus vite que nous n'avançons !
- Quelqu'un aurait le numéro du SAV de MigrauChofte ?

La spirale dévorante grandissait telle un monstre insatiable. Le grand conseil se réunis autour de la table holographique.

- Il nous faut une idée et vite. Annonca Eredena qui fumait convulsivement son cigare pour se détendre.
- A-t-on une estimation de la vitesse à laquelle se déploie cette chose demanda le Baron.
- Approximativement 1.5 fois la vitesse maximale de nos meilleurs vaisseaux. Nous serons engloutis dans environ deux heures. Répondit fièrement la technoépouse.
- Des suggestions? Proposa Eredena.

Les dirigeants restèrent dans l'expectative.
- Il faudrait contacter le fabricant pour savoir que faire en cas de problème. Suggéra l'un d'entre eux. Quelqu'un a cherché Bhil Gheitzh dans les Pâhges Jônes?...

Alors que tout le monde courrait dans tous les sens pour trouver ce satané Bhôtain, un technicien se présenta dans la salle :
- Heu... Je sais pas si je dois vraiment vous le dire mais ... heu ... comment dire...
- Bon t'accouche, lança Dame Eredena se plantant face à lui son fusil à la main.
- Ben, c'est juste que je ne voudrais pas que vous vous en preniez au messager...
- T'inquiètes, je ne te ferais rien, promis, lui rétorqua-t-elle.
- Il semblerait que l'expansion de l'anomalie s'accélère, il ne nous reste plus qu'une heure avant impact

Levant un bras vengeur, la Dame s'approcha du technicien.
- Vous aviez promis...
- Ha, c'est vrai... Pupuce, buttes-le !
BAOUMMM

Puis un cri retenti :
- Ca y est, j'ai la communication avec Migrauchofte, je vous la passe sur haut-parleur

Bienvenue sur le Service Après Vente de la société MigrauChofte, la communication vous sera facturée 3 Trilliard de Klotch l'arne depuis le moment où vous avez songer à nous appeler... Beep Beep Beep..
Se retournant d'un seul mouvement, Dame Eredena lança :
- Oh, Archi, c'est pas parce que tu es pingre et près de tes sous qu'il faut raccrocher dès que tu entends ce genre de somme !!!
- Désolé, ne put qu'articuler l'intéressé
- Relancez l'appel et que ça saute, un BAOUMM magistral retentit, Et pupuce, arrètes avec tes grenades...

Bienvenue sur le Service Après Vente de la société MigrauChofte, en raison d'un raccrochage au nez intempestif, la communication vous sera surfacturée 5 Trilliard de Klotch l'arne depuis le moment où vous avez songer à nous appeler. Regard lourd de sens depuis la Dame vers le Baron qui se fit tout petit (au point que la Technopupuce paraissait grande à coté de lui). Veuillez patienter quelques instants, nous recherchons votre correspondant. Tip Tidip Tididip. Didip Tip Tidip Tididip Didip... Veuillez patienter quelques instants, nous recherchons votre correspondant. Tip Tidip Tididip. Didip Tip Tidip Tididip Didip. Vous venez d'être mis en ligne avec le service technique Migrauchofte, un technicien va vous répondre...Tip Tidip Tididip. Didip Tip Tidip Tididip Didip. Vous venez d'être mis en ligne avec le service technique Migrauchofte, un technicien va vous répondre...

- Allo ?? fit une voix dans les haut-parleurs.

Eredena répondit:
- Allo? Oui bonjour c'est pour une assistance s'il vous plait.
- Veuillez énoncer clairement la nature de votre problème.
- C'est à propos de la machine avec le mode apocalypse qui doit détruire la planète. apparement il y a eu un bug lors du décompte. La voix s'est mise à parler n'importe comment mais bon le systèeme s'est finalement remis en marche au bout d'un certain temps. La planète a bien été détruite comme prévu j'imagine dans le mode d'emploi mais il y a un léger problème; apparement le processus s'est embalé et a créé une explosion qui ne peut pas être stoppée et qui va bientôt nous rattraper. J'amerais savoir s'il y a un moyen quelconque de stooper le processus au plus tôt ou d'y échapper au besoin.
- Oui vous pouvez parler moins vite j'ai du mal à entrer les données dans mon ordinateur.
- Vous en êtes où? Demanda Eredena interloquée.
- Euh à apocalypse.
- Hein? Quoi!!!! %&*$£!!!

Kerdja reprit le combiné pour éviter la perte des tympant de l'assistant technique.
- Oui alors reprenons depuis le début...
- Veuillez répondre à ces quelques question:Quelle est la référence de la machine?
- Ben j'en sais rien. Celle avec le mode apocalypse
- Moui... quel processeur?
- Processeur?....
- Le système d'exploitation de la machine s'il vous plait.
-...
- Numéro d'identification?

Les yeux de Kerdja commençaient à s'injecter de sang

- Date d'aquisition et numéro de garantie?

S'ensuivie une bordée de jurons tellement originaux que les autres passagers pourtant spécialistes en découvrir certain qu'il ne connaissaient pas.

Le Baron prit la suite de la conversation:
- Ecoutez nous n'avons pas toutes ces inforamtions étant donnée que la machine ne nous appartient pas et que son propriétaire est malencontresement indisponible pour raison de décès brutal.
- Mmmmh bien nous allons vous envoyer une assistance technique dans les prochaines 48 heures

Un hurlement provint du lit où était allongé Gwyonn
- Bordel tu comprends pas que dans trois quarts d'heures on va tous crever et toi t'en a rien a foutre évidemment.
- Tût tût tût....
- C'est malin il a raccroché! observa le Baron.
Le messager resté planté là corrigea:
- Il nous reste plus exactement 38 minutes et 44 secondes votre altesse
- TA GUEULE!!!!!
- Voyons mon ami ce n'est pas la peine de s'énerver ainsi! Lui sussura Camel
- JE SUIS TRES CALME!!!!

Le baron fit un signe a l'infirmière qui lui administra un calmant;
- Notre situation est précaire comme vous povez l'observer et certains d'entre nous commence déjà à craquer. Il ne faut surtout pas montrer de signe de faiblesse sinon c'est tout l'équipage qui sera démoralisé. La moindre idée sera la bienvenue!

un grand moment de réflexion parcourut l'assemblée.
- Euh vos altesses? Osa le messager qui se faisait de plus en plus petit. Les pilotes nous propose de quitter le non espace. Peut-être que ce truc ne nous suivra pas de l'autre côté.
- Et bien allons-y de toutes façon on n'a plus rien a perdre et on n'a pas d'autres solutions!...